Le départ de Panama
Le 21 Mai, au lendemain de la traversée du canal, nous quittons Bilbao après avoir fait les pleins d’essence et d’eau des réservoirs pour la traversée. Le GPS nous annonce 3760 milles en ligne directe !
Nous partons dans un vent modéré, qui nous vient presque exactement de la direction que nous devons prendre. Nous ferons donc du près serré, qui nous mènera parfois temporairement sur une route quasi directe pour les Marquises.
Nous sommes surpris, le lendemain de notre départ, de voir toujours aussi bien les cotes montagneuses de Panama, à 50 milles de là!



Le 25 Mai, le vent forci, et le 26 au matin, 5 jours après notre départ et après avoir parcouru 500 milles, nous entendons un gros “bang” et constatons immédiatement la casse de l’étai. Heureusement, cela nous arrive vers 8 heures du matin, alors qu’il fait jour. Nous réussissons à ramener très rapidement l’enrouleur et le génois le long du bord, et nous nous réjouissons d’avoir une trinquette, sans quoi le mât serait probablement tombé ! En fait, une petite pièce métallique d’une dizaine de centimètres de longueur, qui fait la liaison entre l’étai et la ferrure de tête de mât, s’est cassée. Nous décidons alors très vite de nous dérouter vers l’Equateur, à 500 milles de là, où nous pensons pouvoir réparer. Dans la journée, nous recousons la trinquette, qui s’était déchirée quelques jours plus tôt, et c’est sous trinquette que nous rejoignons, encore au près serré, la marina de Salinas en Equateur.
Au fur et à mesure de notre descente vers Salinas, le temps, déjà bien couvert depuis notre départ de Panama, ne cesse de se couvrir de nouveaux nuages gris, et curieusement, il fait de plus en plus frai s! Nous sortons finalement les polos, que nous avions rangés aux Canaries!





Cette péripétie nous amène à traverser l’Equateur bien plus tôt que nous ne le pensions! Dominique, initiateur confirmé, prend son habit de Neptune, et en grande pompe, nous baptise tous les 5 les uns après les autres. Les plus courageux d’abord, car en plus d’être sermonnés par un personnage intimidant, c’est sous un ciel humide et froid, et à l’eau de mer froide, que ça se passe. Nous aurions quand même été embêtés que l’un de nous cinq ne se montre pas digne. Mais c’est haut la main que nous avons tous reçu notre zéro de latitude !





L’Equateur, destination imprévue
Nous n’avions jamais imaginé aller un jour en Equateur… Et là-bas, c’est une vraie surprise, ça caille ! Nous arrivons à Salinas le 31 Mai, dans une marina de luxe – d’ailleurs la plus chère que nous ayons faite – mais vétuste faute de fréquentation. En fait, la marina fait partie d’un grand complexe hôtelier, qui comprend plusieurs bâtiments très modernes de chambres d’habitations, un grand espace probablement dédié à des conférences, deux piscines, et un restaurant. Il y a même une salle de fitness!
Après les formalités d’entrée – les plus compliquées et chères que nous ayons faites, même après celles de Cuba – nous nous attelons à la réparation. L’endroit est presque désert, et Cécile et les enfants en profitent bien. Du reste, à part la marina et le centre commercial un peu plus loin, nous n’avons rien vu de l’Equateur… nous sommes pressés d’arriver aux Marquises, où Catherine doit nous attendre. Nous trouvons rapidement deux mécaniciens, qui réparent rapidement la pièce cassée, et fabriquent une pièce de rechange. Sitôt l’ensemble remonté, et après un dernier appoint d’essence, nous repartons, contents de ce nouveau départ.

Bateau sennier dans le port de Salinas.






En route vers les Marquises !
Nous repartons le 3 Juin au matin de Salinas, sous un ciel enfin clair, et sur les chapeaux de roue ! Sans trop y croire au départ, nous rêvons d’arriver à temps aux Marquises pour profiter de Catherine avant qu’elle ne rentre en France. A partir de la moyenne de vitesse nécessaire pour y parvenir, plus de 5 nœuds, nous imaginons un lièvre imaginaire, avec qui nous faisons la course. Et tous les jours, nous comptons les points ! Dominique fait le point chaque jour avec Félix et le rapporte sur la carte qu’il a fabriqué ; ce qui permet à tous de juger de notre avancée quotidienne.
Les conditions de navigation sont nettement meilleures maintenant. Nous partons au près bon plein, qui après deux ou trois jours, devient du travers, puis du portant, et sur le dernier tiers de ce voyage, nous sommes carrément vent arrière, les voiles en ciseau. Nous avons eu du vent tout le temps, autour de 15 – 20 nœuds, excepté aux alentours des Galapagos, où nous avons dû mettre un peu de moteur.
Nous décidons de nous dérouter légèrement pour apercevoir les Galapagos. Le 7 Juin, nous passons au sud de l’île Espanola, la plus sud de l’archipel. Nous apercevons alors une multitude d’oiseaux marins, dont l’un ressemble furieusement à un albatros!
Pendant cette traversée, les pépins sans conséquence ont été nombreux. En plus de la trinquette déchirée sur 1 mètre et de la casse de la ferrure de tête de mât, nous avons eu :
- quelques jours après notre départ de Panama, une surchauffe du moteur due à la fuite d’une durite d’eau de refroidissement,
- La chute de l’éolienne, dont 3 des 4 silents-blocs se sont cassés! L’éolienne ne tenait plus qu’à un fil! (plus un silent bloc…)
- La panne du ventilateur de la cale moteur,
- La casse, à nouveau, de la pièce de liaison entre l’étai et la ferrure de tête de mât, à 900 milles des Marquises. Alors en vent arrière, cette casse était moins embêtante que lorsqu’elle s’est produite au début de la traversée; nous avons fait la fin du voyage sous trinquette,
- La rupture du pontet du halebas de bôme,
- La rupture de la drisse de grand-voile, quelques jours avant notre arrivée.
































Arrivée à Nuku Hiva – îles Marquises
Finalement, au petit matin du 30 Juin, jour de l’anniversaire de Cécile, après 27 jours de mer et 3600 milles parcourus (5,5 noeuds de moyenne quand même!). Un an après notre départ de Dunkerque, Ambrym et son équipage ému entrent dans la baie de Taiohae, sur l’île de Nuku Hiva. Nous sommes accueillis par Catherine à la polynésienne : colliers et couronnes de fleur pour tout le monde!








Chers marins d’Ambrym,
merci de nous faire partager votre belle aventure en photos et moult péripéties. Content aussi d’avoir revu la binette de Pierre hier sur le skype de Sofia. Nous vous souhaitons une belle étape aux Gambiers et nous réjouissons de vos prochaines nouvelles. Avec nos embrassades affectueuses à Luc, Sophie et Félix, sans vous oublier Cécile et Pierre. Bien amicalement. Papy Jacky avec Eliane
Nous vous pistons ! ! ! ! Quelle aventure ! ! ! ! Quelles aventures ! ! ! !Sommes contents d’avoir de vos nouvelles, et beau papa en moussaillon en chef, belle recrue ….. A bientôt.